« Dans le "travail de mémoire" je mets tous les efforts que nous devons faire auprès des jeunes pour leur montrer les horreurs dans lesquelles pourraient les entrainer, comme furent entrainés certains de leurs ainés, leur éventuelle absence de réactions devant l'injustice, l'exclusion, la barbarie. Dans ce "travail de mémoire" il faut leur montrer aussi que les bourreaux étant des gens ordinaires comme nous le sommes tous, nous devons les uns et les autres nous méfier de nos propres réactions afin de ne pas devenir à notre tour des bourreaux pour les autres. » 

Sam BRAUN

"Mémoires des déportations"

Le site « Mémoires des déportations » est ouvert depuis mars 2017. Ce travail remarquable réalisé par l’Union des Déportés d’Auschwitz, porté par la grande énergie de Raphaël Esrail, président de l’UDA, propose une lecture du processus génocidaire de l’Allemagne nazie, à l’échelle de l’Europe. Le projet est soutenu par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Un site de première importance pour l'enseignement de la Shoah

Le site est un instrument précieux de connaissance, et c’est aussi et surtout un levier pédagogique d’importance pour comprendre la Shoah et le processus génocidaire mis en place par le régime nazi et ses séides dans toute l’Europe, grâce à la cartographie de tous les types de camps et de l’organisation des transports pour les déportations. En changeant d’échelle, chaque plan de camp renseigne davantage sur cette organisation criminelle de masse, notamment par l’apport de plus de 300 témoignages géolocalisés. Des documents photographiques ou filmiques, des notes scientifiques, des citations et   références d’ouvrages apportent des éclairages complémentraires, à la fois denses et accessibles.

Ainsi le jeu des échelles spatiales  offre cette possibilité de passer du local au général, du récit personnel à l’histoire collective.

Une cartographie de tous les types de camps

Le recouvrement des traces

« Mémoires des déportations » permet aussi de soulever la question de l’effacement des traces, celui voulu par les nazis, celui opéré par les Etats et les sociétés après 1945. La destruction, le recouvrement des lieux des camps par la forêt, les cultures, l’urbanisation donnent, par superpositions de couches visuelles, l’opportunité de saisir une archéologie des Mémoires des déportations, une archéologie « fantôme » ou encore inscrite dans les territoires de l’Europe, d’une Europe reconstruite et unifiée sur les décombres du plus grand crime de l’Homme contre l’Homme de toute l’histoire de l’Humanité.

Auschwitz